L'erreur de M. Dive

Etrange erreur que celle de M. Bruno Dive dans son éditorial du vendredi 7 août. Il prétend que le Conseil constitutionnel aurait rejeté, dans la Loi Macron, le « déplafonnement des indemnités de licenciements devant les prudhommes ». Il invente même une « arrière-pensée » du gouvernement qui aurait été, je cite : « de donner des gages aux frondeurs du PS et leur montrer que le gouvernement faisait ce qu'il pouvait pour défendre les droits des salariés ».

     Or, c'est exactement du contraire qu'il s'agit : le Conseil constitutionnel a censuré, ainsi que Sud-Ouest l'indique d'ailleurs en page 2, « la tentative d'encadrement des indemnités perçues par les salariés devant les conseils de prudhommes ». SO précise : « l'intention (du gouvernement, GLS) était claire : restaurer la confiance des patrons ». C'est l'inverse que M. Dive affirme avec beaucoup d'aplomb !

     J'ajoute que SO me semble reprendre l'argument gouvernemental en présentant le plafonnement des indemnités aux prudhommes comme devant « débloquer l'un des verrous à la création d'emplois ». Dérisoire. Cela concerne combien d'emplois ? C'est aussi cautionner l'inénarrable fantasme patronal de la « peur d'embaucher »... Comme s'il n'était pas très facile de licencier... Et on ne s'en prive pas... Comme si plus de 80% des embauches ne se faisaient pas en CDD...

     Dérisoire comme cette Loi Macron qui compte sauver la « croissance » en invitant les Français à prendre l'autocar pour aller travailler le dimanche !

                                                                             Gérard LOUSTALET-SENS

(Courrier au journal Sud-Ouest, 7 août 2015. Non paru)